Dès le mois de juillet 1940, les états-majors italien et allemand décident de se servir des installations portuaires de Bordeaux pour établir une base sous-marine mixte. Au mois d'aout de la même année, l'amiral Angelo Parona arrive d'Italie avec son état-major. Il nomme la nouvelle base "Betasom", beta étant l'initiale grecque de Bordeaux et Som l'abréviation du mot italien sommergibili, qui signifie sous-marin.
Quelques semaines plus tard, les premiers sous-marins arrivent : ils appartiennent au "11e Gruppo del Fero Subaequeo Italiano en Atlantico". Ce groupe est particulièrement puissant. Après le Malaspina, le Dandolo, le Marconi et le Finzi, pas moins de 23 autres sous-marins arrivent à Betasom entre septembre et novembre 1940. Entre septembre et novembre 1940, date de l'armistice italien, les sous-marins de Betasom vont accomplir 197 missions, ce qui représente 6000 journées en mer et 900000 milles parcourus.
En moyenne, l'efficacité des sous-marins italiens est nettement inférieure à celle des Allemands. Ainsi, pendant la période d'essai du 10 octobre au 30 novembre 1940, chaque sous-marin italien ne coule en moyenne que 20 tonnes par jour contre 1115 tonnes pour un U-boot ! Ceci est du à plusieurs raisons : les Italiens ne connaissent pas bien les "terrains de chasse" de l'Atlantique et ils disposent d'un matériel moins performant que leurs alliés : non seulement leurs sous-marins sont moins rapides en surface, mais ils souffrent également d'un grave handicap : il leur faut 60 secondes pour plonger, ce qui est énorme en cas d'urgence. Quelques modifications sont apportées aux engins, notamment au niveau de la tourelle et des prises d'air des moteurs diesel.